samedi 2 mai 2015

last news from Kathmandu, dernier article...


Vous êtes surement au courant des séismes qui ont frappés le Népal… du bilan qui s'alourdit jour après jour...

Nous sommes sortis sains et saufs des multiples séismes qui ont frappé la vallée de Kathmandu.


Ci-après un compte-rendu de ce dernier épisode de notre trip!


Dernier épisode, car pour mettre les enfants en sécurité et soigner le traumatisme provoqué par ces événements nous avons pris la décision de rentrer "le plus rapidement" possible. 

La tribu est donc depuis le 30 avril de retour dans ses pénates du bassin genevois.

Mille mercis pour tous les messages amicaux!



Népal 23-29 avril 2015: à peine le temps de la rencontre...


Arrivés le 23 avril tard le soir, nous avons pu:

- découvrir quelques facettes de Kathmandu: parfums et odeurs, sons et bruits, une langue proche du tibétain et bien éloignée de nos références, regards, hochements de têtes, sourires,








- rencontrer et planifier les semaines suivantes: école Steiner: cours à suivre pour les enfants, à donner pour Chloé et activités ludiques, potagères pour Gilles…




- découvrir le vieux et touristique quartier de Thamel


  

- nous reloger dans une guesthouse sympa, plus adaptée que la première (un peu trop hippie) pour les enfants, au nom prédestiné de ZEN B and B,

- visiter le Garden of Dreams avec son calme, sa faune et sa flore apaisantes, une séance de photo de jeunes mariés,…
  






 











- et subir les différents séismes qui ont frappés la région.





Nous en sommes sortis choqués mais indemnes.






Depuis la première secousse de 7.8 samedi 25 avril peu avant midi: en vrac, quelques bribes de vécu: 


- une immense peur que cela se reproduise,


- des visions de dégâts et de blessés,



- des répliques, puis des récidives ou nouveaux séismes: le jour, la nuit, sans prévenir… pendant plusieurs jours…


- des heures de recherche pour reconstituer toute la tribu, car nous n'étions pas les 6 au même endroit:
-- Chloé, Luna, Manuk et Aloys, dans un centre commercial dont ils ont pu s'extraire dans la cohue, les escaliers mouvants et les bris de verre: refuge dans un open space avec des membres de la famille gérant la guesthouse, solidarité et gentillesse des locaux qui ont offert pachmina, thé chaud et biscuits pour les réchauffer,


-- Gilles et Khalil, dans la chambre de la guesthouse au 4ème étage, attendant que cela cesse avant de sortir constater les dégâts et se réfugier dans un terrain vague avec les voisins effrayés lors de la réplique 20 minutes plus tard


- des regroupements, puis des campements de fortune dans tous les espaces ouverts hors risque



- des cérémonies religieuses sur des autels improvisés justement là où des gens ont péri sous les gravas,

- le regard tellement aimable et attendri des personnes qui voient Khalil bâtir avec les briques d'un mur qui s'est effondré quelques heures plus tôt, faisant 6 morts,





- enfin réunis 8 heures plus tard grâce à un mot laissé sur la porte fermée de la guesthouse:














- nous passons une première nuit de camping uniquement avec des Népalais dans une cour d'école: grand moment de solidarité et d'entraide qui nous permet de comprendre un peu mieux le fonctionnement culturel: vive émotion lors d'une des nombreuses répliques puis calme total ou "vie normale: joyeuse et animée" jusqu'à la suivante,


alors que de notre côté: nous ne pouvons nous empêcher de penser qu'il y en aura peut-être une autre dans quelques minutes, ah le mental occidental!



 

- un retour pour Manuk, Luna et Gilles dans la guesthouse pour récupérer les affaires entre le 4 et le 6ème étages en espérant qu'aucune secousse ne finisse de fragiliser le bâtiment; Khalil, Aloys et Chloé attendent à l'open space et le jeu des constructions post-chaos reprend avec l'aide de jeunes Népalais,







- un nouveau campement devant l'aéroport en espérant pouvoir trouver un billet pour quitter la vallée par voie aérienne, 
- une nouvelle belle secousse en milieu d'après-midi: on a l'impression de se trouver à bord d'un immense navire qui tangue...





- puis 2 nuits et jours à l'ambassade suisse, en espérant trouver ce billet de retour, 

- à rencontrer des concitoyens rescapés, notamment Dimitri et Anaïs, Deki Y.,
ou d'autres oeuvrant pour l'ambassade ou la coopération suisse au Népal, 
et retrouver un genevois rencontré il y a 30 ans de cela au Simplon, puis il y a 10 ans à l'Ifmes: Remy V.,

- faire quelques photos rassurantes pour répondre aux messages reçus entre les pannes de réseaux,





(Un immense merci à toute l'équipe de l'ambassade, pour son accueil rassurant, son infrastructure et ses pâtes au bouillon chaud…)



- une nuit au campement autogéré à l'école française, alors qu'un rapatriement devait avoir lieu le soir même: autre environnement, autre fonctionnement,

    

- un petit concert matinal par les brasspackers




C'est dans ce genre de moment que l'on réalise à quel point la musique apporte de la joie, fait changer les idées, rassemble (tous les visages rayonnaient, le centre du camp s'est transformé en piste de danses et d'acrobaties), et le temps d'un chant d'ici, réfugiés français et népalais séparés par le grillage de l'école, se sont retrouvés, chantonnant et se balançant autour des instruments de musique.





Le mercredi 29 à 13h, après l'arrivée des journalistes de la télévision française, nous apprenons finalement que ce retour aura lieu dans très peu de temps,

à 18 heures un avion décolle pour Paris.


Accueillis au petit matin par le ministre des affaires étrangères, la croix-rouge et un conseiller de l'ambassade suisse, nous saluons nos camarades partant retrouver leurs pénates, laissées depuis plus ou moins longtemps, 

Nous reviendrons dans l'après-midi en train pour être accueillis par la famille et des journalistes de RTS… le jeudi 30 avril.






Nous pouvons enfin profiter d'un peu de repos sans secousses, d'une douche, enfin de ce que nous n'avons pas eu pendant 5 jours… et évidemment extérioriser les émotions étouffées.

Et ce sentiment que le voyage a été avorté d'une magnifique rencontre avec un peuple népalais marqué à la fois par la VULNERABILITE et la RESILIENCE. 


Ce sentiment d'être en vie, en sécurité, rescapés privilégiés, que nous ressentons, cohabite avec le souhait de ne pas laisser nos derniers hôtes sans soutien:

"Prenez soin de vous! bon voyage retour! Vous penserez à nous! vous reviendrez? on compte sur vous!" sont les derniers échanges verbaux avec des locaux.









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